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Fusion Alstom-Siemens : la Commission européenne dit non

2019-02-06 25 Dailymotion

La Commission européenne a interdit mercredi le projet d’acquisition d’Alstom par Siemens en vertu du règlement de l’UE sur les concentrations. La concentration aurait porté atteinte selon l’exécutif européen à la concurrence sur les marchés des systèmes de signalisation ferroviaire et des trains à très grande vitesse. <br /> <br />La Commission européenne a rejeté mercredi le projet de rapprochement entre Alstom et Siemens, censé créer avec le soutien des gouvernements français et allemand un champion européen du ferroviaire face à la concurrence internationale, notamment chinoise. La direction d'Alstom a pris acte de cette décision et annoncé qu'elle enterrait le projet de fusion. <br /> <br />Le patron de Siemens, Joe Kaeser, a dénoncé une Europe qui n’est pas au niveau face à la Chine, estimant que la protection des intérêts des consommateurs ne devait pas s’opposer à ce que l’Europe affronte sur un pied d’égalité la Chine et les États-Unis. Il appelle à une refonte « structurelle » de la politique industrielle européenne face à la concurrence chinoise ou américaine. <br /> <br />« Protéger les intérêts des clients localement ne signifie pas se priver d’être sur un pied d’égalité avec des pays leaders comme la Chine et les États-Unis », a déclaré Joe Kaeser, estimant que « les élections européennes à venir constituent une opportunité unique de bâtir l’Europe du futur, y compris dans le champ de la politique industrielle ». <br /> <br />De son côté, le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, a évoqué une « triste nouvelle », regrettant que les règles de la concurrence empêchent la création de « champions européens ». <br /> <br />La crainte d'une hausse des prix <br />« La Commission a interdit la concentration parce que les parties n’étaient pas disposées à remédier aux importants problèmes de concurrence que nous avons relevés », a déclaré la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, citée dans un communiqué de l’exécutif européen. Elle estime que « cette concentration aurait entraîné une hausse des prix pour les systèmes de signalisation qui assurent la sécurité des passagers et pour les futures générations de trains à très grande vitesse. » <br /> <br />Cette décision largement attendue a été critiquée par avance par le gouvernement français, le patronat européen et le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, qui reprochent à la Commission de limiter son analyse au seul marché intérieur européen sans tenir compte de l’évolution de l’environnement mondial, marqué notamment par l’émergence du géant chinois CRRC dans le ferroviaire. <br /> <br />Alstom comme Siemens ont déjà indiqué qu’ils ne contesteraient pas la décision de la Commission européenne. <br /> <br />Bruno Le maire dénonce une « erreur économique » <br />Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, avait confirmé mercredi matin le rejet attendu par la Commission européenne du projet de fusion entre Alstom et Siemens, fustigeant « une erreur » qui « va servir les intérêts » de la Chine.« Je crois que les jeux sont faits », a affirmé le ministre sur France 2. « Je le regrette profondément parce que je considère que c’est une erreur économique », a-t-il ajouté. « Les jeux sont faits, c’est une erreur économique qui servira les intérêts de la Chine ! » <br /> <br />En parallèle, la secrétaire d’État à l’Économie Agnès Pannier-Runacher affirme que le rejet de ce projet de fusion entre Alstom et Siemens est une décision « complètement à côté de la plaque », lors de son intervention ce mercredi 6 février sur BFM Business. Elle juge nécessaire de faire évoluer les règles concurrentielles en Europe. <br /> <br />« Ne pas construire une analyse de la concurrence en prenant en compte ce qui se passe sur le plan mondial […] c’est de mon point de vue appliquer des règles du XXe siècle à une économie du XXIe siècle. On est complètement à côté de la plaque », a déclaré Agnès Pannier-Runacher Alstom et Siemens avaient fait des concessions <br />Les deux groupes ont proposé en janvier des cessions d’actifs à la Commission européenne, qui s’inquiétait de la position dominante que le nouvel ensemble aurait dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse. <br /> <br />Ces « remèdes », destinés à « prendre en compte les préoccupations de la Commission tout en préservant les fondamentaux économiques et industriels de la transaction », représentent 4 % du chiffre d’affaires de l’entité combinée, a précisé Alstom dans un communiqué. Ils concernent notamment la technologie Velaro des trains à grande vitesse de Siemens (roulant sous le nom d’ICE en Allemagne), selon des sources proches du dossier. <br /> <br />Mais la Commission européenne juge ces concessions insuffisantes pour assurer le maintien d’une concurrence satisfaisante.

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